Arché… en suivant la trace.
(Premier élément de composition signifiant « premier, primitif »).
L’art premier nous fascine aujourd’hui sous sa forme première d’objet au croisement entre fonction d’usage alimentant des rites passées et objet d’art qui nous émerveille nous fascine. Sa puissance signifiante interpelle l’artiste contemporain quant au pont possible entre sa pratique d’artiste créateur d’œuvre et cette puissante relation qu’il entrevoit avec ces objets du passé. Pourquoi alors ne pas proposer une confrontation d’œuvres pour attirer l’attention du spectateur sur les possibles confrontations, échos, liens, entre ces productions du passé et les propositions d’artistes vivants.
Deux axes sont envisagés :
D’un côté, il sera question du geste et de la trace, de l’empreinte et de la représentation que l’artiste actuel cultive dans cet attrait mélancolique pour une forme de nostalgie de la ruine, de l’abîme, de la vanité dont les œuvres primitives portent sans artifices l’écueil du temps.
D’un autre côté, nous envisagerons les pratiques contemporaines qui donnent à l’outil, l’objet d’usage une place réactualisée comme si l’artiste réinvestissait l’objet – après le siècle Duchampien - d’une puissance signifiante, comme dans ces temps reculés.
Y aurait-il donc une nécessité contemporaine – une portée universelle - à réinvestir l’objet dont l’homme fait usage, repenser d’une façon très primitive cette volonté de créer ses propre outils, à les charger d’une fonction poétique pour retrouver dans cette pratique, notre nature même d’Homme créateur de faisabilité. Le corps et sa représentation disparaisse alors au bénéfice d’un art qui s’invente, invente ses usages au travers des outils qu’ils déploient comme les premiers hommes s’y sont attelés.